DUCHENE Michèle

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    Michèle DUCHÊNE façonne un peuple féminin de papier, un médium qui lui donne une liberté d’expression qu’elle a longtemps cherchée. Le soleil et le vent du sud sont les seuls éléments dont elle a besoin pour finaliser ses sculptures. Devant la porte de l’atelier, une rangée de silhouettes comme une armée silencieuse, immobile, semble scruter le ciel. Des figures à peine ébauchées, d’autres déjà bien avancées sèchent et durcissent lentement. La pâte confectionnée à base de papiers journaux broyés et délavés, colore ses personnages d’un gris ciment et leur donne l’allure de statues de pierre. Ils se précisent peu à peu et font preuve d’une grande présence. Michèle Duchêne traverse la pièce et pose l’une de ses « poupées » sur le plan de travail. C’est ainsi qu’elle les appelle, sans complexe, sans calcul discoureur. Il serait injuste de ne pas parler du travail de la couleur qui vient finaliser ses créatures de papier : des centaines de petits bouts de papiers récoltés dans des magazines, déchirés et méticuleusement répertoriés par coloris ou des blocs texte et typo qu’elle utilise comme texture. Michèle Duchêne les utilise comme un peintre se sert de sa palette. Elle confectionne avec de somptueuses textures la surface qui va donner tout son sens à ce monde entre deux étapes de vie : plus tout à fait l’enfance, pas encore l’adulte.
    C’est de la sculpture avec, en plus, la même force évocatrice que possède la peinture.
    Deux disciplines que Michèle Duchêne a toujours affectionnées. La boucle est bouclée.
    Ses sculptures sont empreintes d’une nostalgie lointaine et révèlent la satisfaction d’un bonheur enfin retrouvé.